L’alliance avec Abraham
Lecture de la semaine
Genèse 15-19:29; Romains 4:3, 4, 9, 22; Gal. 4:21-31;
Rom 4:11; Romains 9:9; Amos 4:11.
L’alliance abrahamique est la deuxième alliance, après l’alliance avec Noé.
Tout comme l’alliance avec Noé l’alliance abrahamique implique également d’autres nations, car en fin de compte, l’alliance avec Abraham fait partie de l’alliance éternelle, qui est offerte à toute l’humanité (Genèse 17:7, Heb 13:20).
Cet épisode de la vie d’Abraham est plein de peur et de rires. Abram eut peur (Genèse 15:1), ainsi que Sara (Genèse 18:15) et Agar (Genèse 21:17). Abram rit (Genèse 17:17); Sara (Genèse 18:12), et Ismaël, aussi (Genèse 21:9, LSG). Ces chapitres résonnent avec la sensibilité et la chaleur humaines. Abram est passionné par le salut des méchants de Sodome; il se soucie de Sara, d’Agar et de Lot; et il est hospitalier envers les trois étrangers (Genèse 18:6).
C’est dans ce contexte qu’Abram, dont le nom implique noblesse et respect, verra son nom changé en Abraham, qui signifie « père d’une multitude de nations » (Genèse 17:5). Ainsi, nous voyons ici plus d’indices de la nature universelle de ce que Dieu prévoit de faire par Son alliance avec Abraham.Dans Genèse 15, nous arrivons au moment crucial où Dieu officialise Son alliance avec Abraham.
La foi d’Abraham
Lisez Genèse 15:1-21 et Romains 4:3, 4, 9, 22. Comment Abram révèle-t-il ce que signifie le fait de vivre par la foi? Quelle est la signification du sacrifice que Dieu a fait accomplir par Abram?
La première réponse de Dieu à la préoccupation d’Abram au sujet d’un héritier (Genèse 15:1-3) est le fait qu’il aura un fils qui « sortira de [ses] entrailles » (Genèse 15:4, LSG). Le même langage est utilisé par le prophète Nathan pour désigner la semence du futur roi messianique (2 Sam. 7:12). Abram était rassuré et « eut confiance en l’Éternel » (Genèse 15:6), parce qu’il comprenait que l’accomplissement de la promesse de Dieu ne dépendait pas de sa propre justice mais de celle de Dieu (Genèse 15:6; comparer avec Romains 4:5, 6).
Cette notion est extraordinaire, surtout dans cette culture. Dans la religion des anciens Égyptiens, par exemple, le jugement était évalué sur la base du comptage des œuvres humaines de justice contre la justice de la déesse Maat, qui représentait la justice divine. En bref, il fallait gagner le « salut ». Dieu mit alors en place une cérémonie sacrificielle pour Abram.
Fondamentalement, le sacrifice indique la mort de Christ pour nos péchés. Les humains sont sauvés par la grâce, le don de la Justice de Dieu, symbolisé par ces sacrifices. Mais cette cérémonie particulière transmet des messages spécifiques à Abram. Les vautours sur les animaux sacrificiels (Genèse 15:9-11) signifient que les descendants d’Abram subiront l’esclavage pendant une période de « quatre cents ans » (Genèse 15:13), ou quatre générations (Genèse 15:16). Puis dans la quatrième génération, les descendants d’Abram « reviendront ici » (Genèse 15:16, LSG).
La dernière scène de la cérémonie sacrificielle fut merveilleuse: « des flammes passèrent entre les animaux » (Genèse 15:17, LSG). Ce miracle extraordinaire signifie l’engagement de Dieu à accomplir Sa promesse d’alliance de donner des terres aux descendants d’Abram (Genèse 15:18).
Les limites de cette terre promise, « depuis le fleuve d’Égypte jusqu’au grand fleuve, au fleuve d’Euphrate » (Genèse 15:18, LSG) nous rappellent les limites du jardin d’Éden (Genèse 2:13, 14). Cette prophétie promet donc plus de choses que l’Exode et une patrie pour Israël. À l’horizon lointain de cette prophétie, avec les descendants d’Abraham prenant le pays de Canaan, se profile l’idée du salut de la fin des temps du peuple de Dieu, qui retournera au jardin d’Éden.
Comment pouvons-nous apprendre à rester centrés sur Christ et Sa justice comme étant notre seul espoir de salut? Que se passe-t-il si nous essayons de compter nos bonnes œuvres?
Les doutes d’Abraham
Lisez Genèse 16:1-16. Quelle est la signification de la décision d’Abram d’aller vers Agar, même en dépit de la promesse de Dieu?
Comment les deux femmes représentent-elles deux attitudes de foi (Gal 4:21-31)?
Quand Abram doutait (Genèse 15:2), Dieu le rassura sans ambigüité qu’Il aura un fils. Mais alors, 10 ans plus tard, Abram est toujours sans fils. Même après la dernière prophétie puissante de Dieu, Abram semble avoir perdu sa foi: il ne croit plus qu’il lui sera possible d’avoir un fils avec Saraï. Saraï, se sentant désespérée, prend l’initiative et l’exhorte à recourir à une pratique courante de cette époque dans l’ancien Proche-Orient: prendre une mère porteuse. Agar, la servante de Saraï, fut choisie pour ce service. Le système fonctionna. Ironiquement, cette stratégie humaine semblait plus efficace que la foi aux promesses de Dieu.
Le passage décrivant la relation de Saraï avec Abram fait écho à l’histoire d’Adam et Ève dans le jardin d’Éden. Les deux textes partagent un certain nombre de motifs communs (Saraï, comme Ève, est active; Abram, comme Adam, est passif) et partage des verbes et des expressions communs (« écouter la voix », « prendre » et « donner »). Ce parallèle entre les deux histoires implique la désapprobation de Dieu de cette ligne de conduite.
L’apôtre Paul se réfère à cette histoire pour faire valoir son point de vue sur les œuvres contre la grâce (Galates 4:23-26). Dans les deux récits, le résultat est le même: la récompense immédiate du travail humain en dehors de la volonté de Dieu conduit à des maux futurs. Notez que Dieu est absent pendant tout le cours de l’action. Saraï parle de Dieu mais ne Lui parle jamais; Dieu ne parle pas non plus à l’un ou l’autre d’entre eux. Cette absence de Dieu est frappante, surtout après la présence intense de Dieu dans le chapitre précédent.
Dieu apparait alors à Agar mais seulement après qu’elle ait quitté la maison d’Abram. Cette apparition inattendue révèle la présence de Dieu malgré les efforts humains d’agir sans Lui. La référence à « L’ange de l’Éternel » (Genèse 16:7, LSG) est un titre qui est souvent identifié au Seigneur, YHWH (voir Genèse 18:1, 13, 22). Cette fois, c’est Dieu qui prend l’initiative et annonce à Agar qu’elle donnera naissance à un fils, Ismaël, dont le nom signifie, Dieu entend (Genèse 16:11).
Ironiquement, l’histoire, qui se termine par l’idée d’entendre (shama’), rappelle la situation du début de l’histoire, quand Abram « écouta » (shama’) la voix de Saraï (Genèse 16:2).
Pourquoi est-il si facile pour nous de faire le même genre d’erreur qu’Abram a fait ici?
Le signe de l’alliance abrahamique
Lisez Genèse 17:1-19 et Romains 4:11. Quelle est la signification spirituelle et prophétique du rite de circoncision?
Le manque de foi d’Abram, comme on le voit dans l’histoire précédente (Genèse 16), a interrompu le flux du voyage spirituel d’Abram avec Dieu. Pendant ce temps, Dieu était silencieux. Pour la première fois alors, Dieu parle à nouveau à Abram. Dieu renoua avec Abram et le ramèna au point où Il fit alliance avec lui (Genèse 15:18). Cependant, Dieu lui donna cette fois-ci le signe de cette alliance. La signification de la circoncision a longtemps été discutée par les érudits, mais parce que le rite de la circoncision implique l’effusion de sang (voir Exode 4:25), il pourrait être compris dans le contexte du sacrifice, ce qui signifie que la justice lui a été imputée (Romains 4:11).
Il est également significatif que cette alliance, représentée par la circoncision, soit décrite en des termes qui remontent à la première prophétie messianique (Genèse 17:7 avec Genèse 3:15). Le parallèle entre les deux textes suggère que la promesse de Dieu à Abram concerne plus que la naissance physique d’un peuple; il contient la promesse spirituelle du salut pour tous les peuples de la terre. Et la promesse de l’« alliance perpétuelle » (Genèse 17:7) fait référence à l’œuvre de la postérité messianique, le sacrifice de Christ qui assure la vie éternelle à tous ceux qui la méritent par la foi et tout ce que la foi implique (Romains 6:23 et Tite 1:2).
Fait intéressant, cette promesse d’un avenir éternel est contenue dans le changement du nom d’Abram et de Saraï. Les noms d’Abram et de Saraï se référaient uniquement à leur statut actuel: Abram signifie « père exalté » et Saraï signifie « ma princesse » (la princesse d’Abram). Le changement de leurs noms en « Abraham » et « Sara » faisait référence à l’avenir: Abraham signifie « père d’une multitude de nations » et Sara signifie « la princesse » (pour tout le monde). En parallèle, et avec une certaine ironie, le nom d’Isaac (« il va rire ») est un rappel du rire d’Abraham (le premier rire rapporté dans les Écritures, Genèse 17:17); c’est un rire de scepticisme ou, peut-être, d’émerveillement. Quoi qu’il en soit, bien qu’il ait cru en ce que le Seigneur lui avait clairement promis, Abraham avait encore du mal à le vivre dans la foi et la confiance.
Comment pouvons-nous apprendre à continuer à croire même si, parfois, nous avons du mal à croire, comme ce fut le cas d’Abraham? Pourquoi est-il important que nous n’abandonnions pas, malgré les moments de doute?
La coalition de Babel
La dernière scène de circoncision impliquait tout le monde: non seulement Ismaël, mais aussi tous les mâles de la maison d’Abraham (Genèse 17:23-27). Le mot kol, « tous », est répété quatre fois (Genèse 17:23, 27). C’est dans ce contexte inclusif que Dieu apparait à Abraham pour confirmer la promesse d’un fils, « Isaac ».
Lisez Genèse 18:1-15 et Romains 9:9. Quelles leçons d’hospitalité tirons-nous de l’accueil d’Abraham à ses visiteurs? Comment expliquez-vous la réponse de Dieu à l’hospitalité d’Abraham?
Nous ne savons pas clairement si Abraham connaissait l’identité de ces étrangers (Heb. 13:2), même s’il a agi envers eux comme si Dieu Lui-même était parmi eux. Il était assis « à l’entrée de sa tente, pendant la chaleur du jour » (Genèse 18:1, LSG), et parce que les visiteurs sont rares dans le désert, il avait probablement envie de les rencontrer. Abraham courut vers les hommes (Gen. 18:2), bien qu’il ait 99 ans. Il appela l’une de ces personnes, Adonai, « Seigneur » (Genèse 18:3), un titre souvent utilisé pour Dieu (Genèse 20:4, Exode 15:17). Il se précipita promptement dans la préparation du repas (Genèse 18:6, 7). Il se tenait à côté d’eux, attentif à leurs besoins et prêt à les servir (Genèse 18:8).
Le comportement d’Abraham envers les étrangers célestes deviendra un modèle inspirant d’hospitalité (Heb 13:2). En effet, l’attitude de révérence d’Abraham transmet une philosophie d’hospitalité. Faire preuve de respect et d’attention envers les étrangers n’est seulement pas qu’un beau geste de courtoisie. La Bible souligne que c’est un devoir religieux, comme s’il était dirigé envers Dieu Lui-même (Matt. 25:35-40). Ironiquement, Dieu est plus identifié à l’étranger affamé et dans le besoin qu’à la personne généreuse qui le reçoit.
D’autre part, l’intrusion divine dans la sphère humaine dénote Sa grâce et Son amour envers l’humanité. Cette apparition de Dieu anticipe Christ, qui quitta Sa maison céleste et devint un serviteur humain pour atteindre l’humanité (Phil. 2:7, 8).
L’apparition de Dieu ici est la preuve de la certitude de Sa promesse (Genèse 18:10, LSG). Il voit Sara, qui se cachait « derrière lui » (Genèse 18:10) et connait ses pensées les plus intimes (Genèse 18:12). Il sait qu’elle a ri, et le mot « rire » est son dernier mot. Le scepticisme de Sara devient la situation sur laquelle Il accomplira Sa parole.
Pensez davantage à l’idée que « Dieu est plus identifié à l’étranger affamé et dans le besoin qu’à la personne généreuse qui le reçoit ». Pourquoi est-il si important que nous nous souvenions de ce concept?
Lot à Sodome
Lisez Genèse 18:16-19:29. Comment le ministère prophétique d’Abraham affecte-t-il sa responsabilité envers Lot?
Abraham vient d’avoir encore une fois, la confirmation de la promesse de Dieu d’un fils. Pourtant, au lieu de se réjouir de la bonne nouvelle, il engage Dieu dans une discussion passionnée sur le sort de Lot à Sodome. Abraham n’est pas seulement un prophète à qui Dieu révèle Sa volonté; c’est aussi un prophète qui intercède en faveur des méchants. L’expression hébraïque « se tint encore en présence de l’Éternel » (Genèse 18:22, LSG) est un idiome du mot prier.
En fait, Abraham défie Dieu et négocie avec Lui pour sauver Sodome, où réside son neveu. Passant de 50 à 10, Dieu aurait sauvé le peuple de Sodome si seulement 10 Sodomites étaient justes.
Bien sûr, en lisant l’histoire de ce qui s’est passé quand les deux anges sont venus à Lot pour l’avertir de ce qui allait arriver (Genèse 19:1-10), nous pouvons voir à quel point le peuple était devenu malade et mauvais. C’était vraiment un endroit méchant, comme l’étaient beaucoup de nations autour d’eux; l’une des raisons pour lesquelles, finalement, ils furent chassés de la terre (voir Genèse 15:16).
« Et maintenant, la dernière nuit de Sodome est venue. À l’insu de ses habitants, les nuages de la vengeance projettent leur ombre sur la cité coupable. Tandis que les anges s’approchent pour détruire, les hommes ne rêvent que liesse et prospérité. Leur dernier jour s’éteint sur une scène de sécurité et de splendeur. Les rayons mourants du soleil baignent un paysage d’une beauté idéale. La fraicheur du soir fait sortir les habitants de leurs demeures et une foule désœuvrée circule en tous sens en quête de plaisirs nouveaux. » Ellen G. White, Patriarches et prophètes, p. 133.
En fin de compte, Dieu ne sauva que Lot, sa femme et ses deux filles (Genèse 19:15), près de la moitié du minimum de 10. Les gendres, qui ne prenaient pas au sérieux l’avertissement de Lot, restèrent dans la ville (Genèse 19:14).
Ce beau pays fut alors détruit. Le verbe hébreu hafakh, « détruisit », apparait plusieurs fois dans ce passage (Genèse 19:21, 25, 29) et caractérise la destruction de Sodome (Deut. 29:23, Amos 4:11). L’idée est que le pays fut « exterminé ». Tout comme le déluge « extermina » la création originelle (Genèse 6:7), la destruction de Sodome est une « extermination » du jardin d’Éden (Genèse 13:10). Dans la destruction de Sodome, nous avons également un signe précurseur de la destruction à la fin des temps (voir Jude 7).
Lisez Ellen G. White, « La loi et les alliances », p. 327-338, dans Patriarches et prophètes.
Le plaidoyer patient et tenace d’Abraham avec Dieu en faveur du peuple de Sodome (Genèse 18:22-33) devrait nous encourager à prier pour les méchants, même s’ils semblent être dans un état désespéré de péché. En outre, la réponse attentive de Dieu à l’insistance d’Abraham, et sa volonté de pardonner si seulement il y avait « dix » hommes justes, est un concept « révolutionnaire », comme l’a souligné Gerhard Hasel: « D’une manière extrêmement révolutionnaire, l’ancienne pensée collective, qui amenait le membre innocent de l’association coupable sous peine, fut transposée en quelque chose de nouveau: la présence d’un reste de personnes justes pouvait avoir une fonction de préservation pour l’ensemble... Pour l’amour du reste juste, Yahvé pardonnerait dans Sa justice [tsedaqah] à la méchante ville. Cette notion est largement développée dans la parole prophétique du Serviteur de Yahvé qui œuvre pour le salut ‘‘de plusieurs’’. » (Gerhard F. Hasel, The Remnant: The History and Theology of the Remnant Idea From Genesis to Isaiah, 3rd edition, Berrien Springs, MI: Andrews University Press, 1980, pp. 150, 151.)
« De tous côtés, nous sommes entourés d’âmes qui marchent vers une ruine tout aussi fatale, tout aussi effroyable que celle qui allait frapper Sodome. Chaque jour se ferme, sur un être humain, la porte du salut. À chaque heure, des âmes passent la limite de la miséricorde. Où sont les voix qui avertissent, qui supplient le pécheur d’éviter l’affreux sort qui l’attend? Où sont les mains tendues pour l’arracher à la mort? Où sont ceux qui, en paroles brulantes d’humilité et de foi persévérante, plaident devant Dieu en faveur de l’homme perdu? L’esprit manifesté par Abraham était l’esprit du Sauveur. Le Fils de Dieu est lui-même le grand intercesseur en faveur du pécheur. Celui qui a payé le prix du rachat de l’âme humaine en connait la valeur. Surmontant son horreur du mal, horreur qui ne peut habiter que dans une âme immaculée, Jésus-Christ a manifesté envers les hommes un amour que la bonté infinie pouvait seule concevoir. » Ellen G. White, Patriarches et prophètes, p. 140.
Bon Sabbat
infoline +22898635992
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